Historique de la commune

Les villages au fil de l’histoire

Fête du 100e anniversaire de l’indépendance en 1939

L’histoire des 4 localités se recoupe pendant des siècles avec le destin du Luxembourg. S’agissant du nom de « Dippach », il y a lieu d’admettre qu’il puise son origine dans l’époque celtique, étant donné que « Dipp » désigne la rivière et « Ach » signifie l’eau.

Du temps de Charlemagne, le village est cité sous le nom moyenâgeux Ad-Deobace en 786.

S’agissant des localités de Bettange et de Sprinkange, elles ont vu le jour lors de la période des grandes migrations en Europe (5e siècle). Elles sont mentionnées une première fois en 1239, respectivement en 1389.

Concernant Schouweiler, il y a lieu d’admettre que ce village s’est constitué pendant l’époque Franque (459-963). Reste à vérifier l’hypothèse de la provenance du nom, que d’aucuns voudraient traduire par Chauvier ou Chauvilliers, signifiant respectivement sommet dénudé ou pâturage de montagne.

La population, vivant sous le joug de la féodalité, est composée essentiellement de laboureurs et d’artisans, liés à l’agriculture. Aux maigres ressources s’ajoutent le fléau des guerres à répétition et les pillages qui ont parcouru le Moyen âge.

De 1450 à 1815 la commune de Dippach a connu, à l’instar d’autres communes du pays, pas moins de 7 dominations étrangères. La guerre de Trente Ans (1618-1648) a fait beaucoup de ravages dans les villages : la peste, la faim et la déportation ont dépeuplé les campagnes. Le village de Rüssingen, qui côtoyait celui de Bettange, a disparu complètement de la carte à cette époque.

Cette période est aussi celle de la ferveur religieuse. Le renommé Abbé BERTELS (1544-1607) d’Echternach a dessiné à 3 reprises l’ancienne église de Sprinkange et son village, ce qui démontre l’importance de la localité en ces temps anciens.

L’église actuelle a été construite vers 1766. Elle abrite un magnifique autel, de style baroque. Elle a fait l’objet au cours de ce siècle d’un pèlerinage d’importance régionale, consacré à la guérison de personnes atteintes de visions démoniaques.

C’est à la même époque (1753) que René Louis de GEI(Y)SEN a construit, sous l’occupation autrichienne, le château de Bettange. Les imposantes armoiries de cette famille, qui ornent l’entrée de la propriété, ont été reprises et officialisées par la commune de Dippach, qui en a fait son blason, se lisant comme suit en langue héraldique: De gueules au griffon d’or, à la bordure de sable, chargée de huit socs de charrue d’or.

La Révolution française, avec son apport indéniable à la démocratisation de nos villes et campagnes a aussi entraîné dans son cortège des ignominies et la confiscation des biens publics et religieux. Les quatre prêtres de la commune ont tous refusé de prêter serment à la République.

En 1801, la voie militaire Paris-Coblence qui traverse la commune, est remise en état. Le 10 octobre 1804, l’empereur Napoléon BONAPARTE y passe avec sa suite, en rentrant à Paris après un séjour à Aix-la-Chapelle. Le préfet enjoint au bourgmestre de Dippach de fleurir le village à cet effet. La main-mise de l’Empereur sur le Duché de Luxembourg, faisant désormais partie du Département des Forêts, se concrétise par la réforme profonde de l’administration et de la justice.

En 1811, le préfet ordonne des festivités dans la commune pour fêter la naissance du fils de Napoléon, le roi de Rome.

Lorsque le Grand-Duché de Luxembourg accède en 1839 à l’indépendance, la commune de Dippach témoigne d’une certaine importance, comme le montre la présence d’un relais postal, d’une étude notariale et d’une brigade de gendarmerie (act. N° 84, route de Luxembourg).

A défaut d’industries et d’activités commerciales importantes, la commune reste essentiellement orientée vers l’agriculture. Notons, par exemple, que l’exploitation du bois constitue un revenu majeur pour l’administration communale, qui ne se prive pas de procéder à des coupes claires pour remplir la caisse.

Avec l’avènement de l’industrie sidérurgique et l’arrivée parallèle du chemin de fer, la commune sort peu à peu de sa la léthargie. Le 6 septembre 1900, le premier train de la Compagnie Prince Henri (de Prënz) circule entre Pétange et Luxembourg, ce qui met fin à l’isolement de la commune.

Curiosité: l’arrêt de Dippach-Reckange se trouve sur le terrain cadastral de Bettange-sur-Mess et l’arrêt de Schouweiler sur celui de Sprinkange.

La gare de Dippach a permis le raccordement d’un dépôt de carburants et a servi également aux agriculteurs de toute la région, pour remplir des wagons entiers de poires (Pontebieren). Ces fruits, récoltés dans les nombreux vergers qui couvrent la campagne, ont été destinés aux usines de distillerie pour produire de l’eau-de-vie.

Au cours des travaux d’aménagement des voies, un rare exemplaire d’ichtyosaure, datant d’environ 100 millions d’années, a été mis au jour dans la tranchée à Schouweiler (exposé actuellement au Musée d’Histoire Naturelle à Luxembourg).

Récemment (2004-2012) d’importants travaux ont été effectués pour élargir le trajet du chemin de fer à 2 voies, en attendant la fermeture définitive de la barrière, à la suite des travaux de contournement de la RN13 à réaliser à cet endroit.

De 1902 à 1906 une briqueterie fonctionne à Schouweiler, à l’endroit actuel de l’auberge, située 104, route de Longwy ; elle a dû cesser ses activités en raison de la qualité insuffisante de la glaise.

 

En 1903, les frères religieux de la Congrégation St. Jean-Baptise DE LA SALLE, se rendent acquéreurs du château de Geysen de Bettange et y construisent juste à côté un vaste bâtiment d’école, démoli dans les années 1990. Y sont instruits jusqu’à 200 élèves en internat.

Le manque de vocations et des raisons financières amènent les frères à céder l’imposant complexe (château, école, ateliers professionnels et dépendances) à l’Etat qui y installe progressivement des ateliers multifonctionnels, gérés sous forme de coopérative, par l’Asbl. « Association des Parents d’Elèves Mentalement Handicapés » (A.P.E.M.H), procurant ainsi travail et hébergement à de multiples personnes mentalement handicapés.

Notons encore qu’en 1940 les Allemands réquisitionnent les lieux pour en faire un hôpital militaire (Lazaret).

La seconde guerre mondiale fait payer, comme partout ailleurs dans le pays, un lourd tribut en hommes à la commune. Remarquons que nombreux sont ceux qui, au prix de mille dangers, cachent dans leurs foyers les réfractaires au régime nazi.

Les communes de Dippach et Bascharage sont considérées comme les bastions de la Résistance aux Allemands dans le sud du pays. Lors de la libération du pays, les troupes américaines poussent le 9 septembre 1944 jusqu’à Schouweiler, avant la prise de la ville de Luxembourg le lendemain.

La commune n’a heureusement pas souffert, ni des bombardements allemands ni de ceux des troupes alliées, de sorte qu’après-guerre elle a pu se développer assez rapidement.

De 1947 à 1981 elle passe de 1.224 à 2.008 habitants, ce qui est dû particulièrement à l’afflux des employés d’usine et des chemins de fer, désireux de s’établir hors des villes et des usines sidérurgiques en raison du prix de l’immobilier, plus acceptable en milieu rural.

Après le déclin de l’industrie sidérurgique à partir de la fin des années 1970, la commune subit une nouvelle mutation, en ce que ses habitants se tournent désormais vers la ville de Luxembourg et de ses environs immédiats, où de nombreux emplois ont été créés, notamment aux institutions européennes, dans les banques, aux assurances et dans les établissements de la grande distribution.

Il s’ensuit que la population fait un autre bond en frôlant les 4.200 habitants de nos jours, parmi eux 38 % de personnes d’origine étrangère.

L’accroissement démographique a aussi eu un impact sur la vie politique en ce sens que, depuis 2005, les habitants de la commune votent selon le système de la représentation proportionnelle.